lundi 5 mars 2007

Est-il vraiment utile d’avoir un plan d’affaires?

C’est le titre d’un article du journal Les Affaires
Effectivement on peut se poser cette question lorsqu’on est dans une période de démarrage d’entreprise. Une étude universitaire américaine du College Babson démontre qu’il n’y a pas de différence entre les taux de réussite des entreprises ayant fait un plan d’affaires et celles qui n’en ont pas. Autant il est conseillé de préparer un plan stratégique, un plan marketing ou plan financier pour une entreprise déjà en activité qu’il est prématuré de rédiger un plan d’affaires pour un projet d’entreprise qui n’a pas encore démarré. J’ai relevé 10 quiproquos concernant la préparation d’un plan d’affaires et cela me permet de dire qu’il faut élaborer un autre document avant même de songer à composer un plan d’affaires. Nous appellerons ce document un « Dossier d’occasion d’affaires ».

Les 10 quiproquos du Plan d’affaires

1 Ce n’est pas une formation en management
On demande aux entrepreneurs de préparer un plan d’affaires au motif qu’ils vont mieux comprendre ce qu’est la gestion.

2 Il ne faut pas développer une idée, mais plutôt vérifier s’il y a une occasion d’affaires
Le plan d’affaires répond plus au comment qu’au pourquoi du projet. Le plan d’affaires est plutôt un scénario mis de l’avant par l’entrepreneur. Alors que la création est une réponse aux bonnes questions qu’on doit se poser sur les besoins d’une clientèle.

3 Cela n’épargne pas du temps
On met trop de temps à accumuler de l’information qui est secondaire, accessoire. On cherche trop les détails. Les plans d’affaires sont trop longs.

4 Les plans d’affaires ne posent pas les bonnes questions
On ne cherche pas les bonnes informations, l’agencement des démarches est contre nature à la création d’entreprise. On met la charrue avant les bœufs.

5 Les plans d’affaires s’appuient sur le passé pour prévoir l’avenir sans comprendre le présent
On utilise des données du passé pour développer un plan du futur. On oublie le présent, l’action du moment, la réactivité de l’environnement. On demande aux entrepreneurs d’être des historiens afin d’écrire l’avenir au lieu d’en faire des hommes qui passent à l’action.

6 Les plans d’affaires sont explicites
Alors que la création d’entreprise est une démarche implicite, intuitive pour certains points, nécessitant plus de la passion, de la détermination et de la persévérance. Les plans d’affaires imposent un découpage par fonction. C’est une analyse fonctionnelle du projet, on dissèque, on balkanise, on rentre dans le détail, on regarde l’arbre et plus la forêt.
La création d’entreprise est un tout qui ne peut se diviser.
Les plans d’affaires sont des outils pour les technocrates, pas pour les artistes.
Les plans d’affaires sont faits pour une période de plusieurs années, alors qu’ils ne sont plus valables après quelques mois.

7 Les plans d’affaires balkanisent les fonctions
Analyse fonctionnelle du projet. On dissèque le projet en plusieurs parties.
Alors que la création d’entreprise est un tout

8 Ce n’est pas les aspects financiers qui sont les plus importants au début
De toute façon, les financiers ne prêtent que très rarement sur un plan d’affaires, à part les organismes d’État, dont c’est une des fonctions.

9 Ce n’est pas le plan qui est important, c’est l’entrepreneur
Il faut mieux un « A team » avec un « B Business Plan » que l’inverse.

10 Le plan d’affaires n’est pas un gage de réussite
Une grande partie des nouvelles entreprises meurent dans les premières années, qu’elles aient un plan d’affaires ou pas. Comment se fait-il que cet outil ne soit pas plus efficace que cela?
Une grande partie des plans d’affaires écrits ne sont jamais réalisés.